Hassan Bouziane
- Siècle : 20e
- Point de départ : musulman, puis protestant (méthodiste)
- Préoccupation : « une haine dans mon cœur »
- Point d’entrée dans la vraie religion : La lecture de l’Évangile mène au Christ, puis la réflexion à l’Église catholique (« J’ai demandé au pasteur : Qui t’a donné cette mission ? »)
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Hassan Bouziane travaille dans les services de sécurité à Tizi Ouzou (Algérie). Ce policier est un ancien islamiste.
Comment avez-vous découvert la foi ?
J'étais musulman pratiquant, sérieux. A l'époque j'étais un dur, j'ai même passé deux ans dans le maquis. J'avais une haine dans mon cœur. Et en 1998, un père de famille du village a commencé à me prêcher l'Évangile. Ce qui me choquait, c'est Jésus. Je savais qu'il était prophète, mais Fils de Dieu, ce n'était pas facile à admettre ! Ce voisin m'a donné une Bible en arabe et je l'ai lue. Finalement j'ai été baptisé chez les méthodistes de Wadia, en 1999. J'étais le deuxième chrétien du village.
Avez-vous rencontré des épreuves ?
Les gens du village nous ont persécutés. Il faut dire que j'allais prêcher à la sortie de la mosquée ! Finalement ils ont fait une pétition pour que j'aille au tribunal. J'ai été convoqué chez le procureur. Il m'a dit « Est-ce que tu es chrétien ? » Je lui ai répondu : « Où est le problème ? Je prêche l'Évangile et je dois pouvoir faire mon travail de prédicateur ». Il m'a répondu : « L'Évangile, on le connait. On connait Jésus avec le Saint Coran, on n'a pas besoin de chrétiens pour ça ». Je lui ai répondu : « Écoutez bien. Vous avez le pouvoir, mais nous avons la victoire ». Il m'a dit « Fous le camp ! » et m'a chassé du tribunal. Sur les marches du tribunal, les gens de la communauté islamique étaient étonnés que je sois si joyeux et que je n'aie pas été envoyé en prison. Je les bénissais.
Et après ?
Pendant trois ans, les gens se réunissaient tous les soirs pour jeter des cailloux sur la maison. Mais nous avons tenu bon, et quelques uns sont devenus chrétiens. Nous avons beaucoup prié. C'est à ce moment-là que ma mère a été guérie d'un cancer. Du coup mes deux parents sont devenus chrétiens.
A un moment, il y a un gars qui voulait me tuer. Il est venu me trouver avec son couteau. Je suis sorti avec lui dans la rue pour que les gens nous voient. Et je lui ai dit : « Est-ce que vous serez capable de me tuer ? » Alors je me suis mis à genoux et je lui ai dit : « Allez-y, ça sera pour la gloire de Dieu ! » Il tremblait, puis il a baissé son couteau et est parti. Depuis, on nous laisse tranquille.
Comment avez-vous rejoint l'Église catholique ?
A un moment, j'ai eu une querelle avec un pasteur et je lui ai demandé : « Qui t'a donné cette mission ? » Et j'ai vu qu'il y avait un problème d'organisation. Pendant des mois, je ne suis plus allé à l'église. Et puis j'ai prié le Seigneur en lui disant : « Tu m'as choisi, maintenant il faut que tu me trouves une place ». Et là, j'ai rencontré un Père blanc. C'est un homme qui a consacré toute sa vie à Dieu et qui a beaucoup étudié la doctrine. Ce que je trouve bien chez les catholiques, c'est qu'il y a une doctrine, un règlement formidable. Et puis l'obéissance. Et cela fait un an que je connais la prière à la Vierge Marie.
Est-ce qu'au travail vous êtes embêté ?
Non. Tout le monde sait très bien que je suis chrétien. J'en ai parlé à mon chef de brigade et il s'en fout du moment que je travaille bien. Quelquefois les collègues m'appellent « le kafir » (apostat) mais on en rigole ensemble et ils ne sont pas méchants. Un jour j'ai même prêché l'Évangile à un commissaire.
Famille Chrétienne, n° 1630
Texte abrégé par nos soins
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