Myriam, (1980- )
- Siècle : 20e
- Point de départ : islam.
- Préoccupation : prier les prophètes.
- Porte d’entrée dans la vraie religion : elle voit en rêve Marie, les miracles de Jésus, et sa mort en croix.
Une éducation musulmane
J'ai grandi dans un milieu musulman. Que ce soit la famille, les amis... J'étais dans une pratique de l'islam assez rigoureuse. Il fallait faire les prières, respecter scrupuleusement le ramadan, avoir une tenue pudique, être chaste. Tout est très réglementé dans l'islam. Le christianisme n'était alors pas du tout un attrait pour moi. Je me contentais de mon héritage. Pour moi, j'étais à ma place. Les chrétiens, les occidentaux avaient l'air bien sûr beaucoup plus libres. D'apparence en tout cas, je ne voyais pas chez eux toutes ces règles concernant l'alimentation, la fréquentation... On me rappelait tout le temps dans mon enfance : « Si tu ne portes pas le voile, les anges vont te cracher dessus. Chaque cheveu va témoigner comme quoi il n'a pas été couvert. »
J'ai prié Jésus, et je l'ai vu en rêve !
J'avais l'habitude de faire mes prières chaque soir dans le lit, avant de dormir parce que c'était interdit autrement. Je faisais habituellement un « salut à Mahomet ». Un soir, je me dis que je vais prier les autres prophètes, qui sont égaux aux yeux de Dieu dans le Coran. Je prie pour Abraham, Adam, Noé, Jésus, Marie, tous ceux dont le Coran parle assez souvent. La nuit qui suit, je vois en rêve Jésus et Marie qui me tendent les mains, avec un visage lumineux.
Dans les jours qui suivent, je refais cette prière et je revois Jésus et Marie... Je me dis que si je ne vois pas Mahomet, je n'irai pas au Paradis ! Et puis, je ne suis pas chrétienne, je ne vois pas ce que je peux avoir en commun avec Jésus et Marie... Je refais cette prière une troisième fois. La nuit qui suit, je rêve que je suis sous terre, il fait sombre, je nage dans un puits. Je remonte à la surface, je vois des lumières qui montent, des chants de louange magnifiques montent vers le ciel. J'entends le prénom de Myriam, et je sais que c'est moi, alors que je n'ai jamais été appelée par ce prénom. Je m'approche, je vois un rouleau de papier, un peu comme un parchemin qui se déroule. Des images animées apparaissent sur ce parchemin. Je vois Marie qui enfante, et puis un petit panier avec quelques morceaux de pain, Jésus les bénit et il en sort du pain à foison. Je vois un homme malade, Jésus appose ses mains sur ce corps et les organes reprennent vie. Je vois un lac d'eau, une foule de gens malades, corporellement ou mentalement. Ils s'approchent de la rive et plongent dans l'eau. Quand ils en sortent, ils sont purifiés. Et puis, je vois le Christ sur la Croix. Et là, je me dis : « Non, je débloque ». Je ne pouvais pas voir cela, ce n'était pas dans le Coran, ce n'était pas admissible par un musulman. J'étais vaccinée pour ne pas croire à la Crucifixion et à la Résurrection. Alors je me dis : « Il faut que je me réveille, il faut que je sorte de là » et donc je pense reprendre conscience, mais je suis assise, sur mon lit, les bras tendus vers Lui, les yeux, la bouche grande ouverte, je ne voulais plus Le quitter. Tous mes complexes, toute mon ancienne vie, un mariage forcé, des relations non voulues, tout cela s'efface, je comprends que j'ai encore un avenir... Petit à petit, je reviens à moi-même et je me dis : « Mais Mahomet, il nous a bien eus. »
Je me suis sentie abusée par tous ces textes de loi, ces versets coraniques qui interdisent, qui bloquent, qui freinent la personne d'aller vers Dieu. C'est asphyxiant, ça tue la personne. Il y a beaucoup d'injustices, beaucoup d'inégalités et pas beaucoup d'explications...
Difficile d'entrer dans l'Église !
Peu de temps après cette conversion, je brûlais d'envie d'en parler. J'ai pris rendez-vous avec le curé de l'endroit où je vivais. J'ai témoigné de mon amour du Christ, de ma volonté d'en vivre. Il m'a écoutée et m'a dit que c'était un témoignage intéressant. Mais c'était tout... Devais-je suivre le catéchisme, assister à la messe, ou demander le baptême ? Mes questions sont restées sans réponse ... A cette époque, je lisais les Évangiles, notamment l'épître de saint Paul. C'était d'une ferveur... J'avais cette image du père de famille qui attend ses enfants, du feu de Dieu, d'un brasier qui ne demande qu'à se propager sur la terre ... Et là, je prends une claque, une véritable douche froide. Vous savez, l'islam c'est familial, c'est lourd, c'est imposant, c'est la communauté. L'imam, quand il vous attrape, il ne vous lâche plus ! C'est un peu les Témoins de Jéhovah ! Si vous n'allez pas à la mosquée, on vous appelle ! Dans l'Église... Vous venez ? Oui, non. Qu’importe... Mais que font ces prêtres ? Ces laïcs ? Mais que fait cette Église ? J'ai tenu, j'ai persévéré. J'ai pu rencontrer les bons prêtres par la suite, les bonnes personnes, j'ai été baptisée.
Prier pour les musulmans
Je pense que dans le cœur de tout musulman, il y a une issue pour la conversion. Dieu nous a créés avec un cœur qui a un grand besoin d'amour. Le problème est que l'islam est une religion très dure qui referme les cœurs. J'ai le souvenir de descriptions dans le Coran de châtiments très variés, notamment pour les femmes. Et l'actualité nous le montre chaque jour dans le monde. Il y a aussi toute une quantité de règles strictes, régulières qui voilent cette lumière de Dieu. Il faut vraiment prier pour eux et ne surtout pas avoir honte du Christ.
D’après Nouvelles de Chrétienté n° 151
Vidéo : http://gloria.tv/album/wr9SVg522zr/media/FVC59QH1oMj
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