François Atger (18??- 1864)
- Siècle : 19e
- Point de départ : pasteur protestant.
- Préoccupation : l’anarchie doctrinale du protestantisme.
- Porte d’entrée dans la vraie religion : les bienfaits du sacrement de pénitence (= la confession) pour les catholiques.
Un pasteur converti sur son lit de mort
Mgr de Ségur raconte :
En juin 1858, je vis à plusieurs reprises, à Paris, un fort digne homme, nommé François Atger, âgé de quarante-cinq ans et exerçant depuis une vingtaine d’années la profession de pasteur protestant. Il était depuis quelque temps pasteur à Pont-de-Montvert, dans les Cévennes. C’était un homme instruit, droit et honnête, sincèrement religieux. […]
Ce pauvre homme m’écrivit d’abord, puis m’exposa de vive voix ses incertitudes au sujet de la vérité, son antipathie croissante pour l’anarchie doctrinale des sectes protestantes et finit par reconnaître la seule voie qui, par la vérité, mène à la vie.
« C’en est fait, je suis catholique, me dit-il en me quittant ; je vais mettre de l’ordre à mes affaires de famille ; puis, je reviendrai, avec mes deux fils et ma pauvre femme, si elle consent à me suivre. »
Il ne put revenir ; ses affaires, puis sa santé le retinrent dans ses montagnes, où il vient de mourir, il y a quelques mois. Malgré les obsessions et les violences qui le poursuivirent jusqu’à ses derniers moments, il a pu, m’a-t-on écrit, se confesser au vénérable curé de Pont-de-Montvert, abjurer, sur son lit de mort, l’hérésie de Calvin et paraître avec la robe nuptiale au tribunal de l’éternel époux de l’Église.
Les bienfaits de la confession
Plusieurs faits ont montré au pasteur François Atger que la véritable Église du Christ était l’Église catholique.
Parmi eux, il y a cette curieuse expérience des bienfaits de la confession (sacrement de pénitence) :
Il y a quelques années, j’étais en mission [protestante] ; je me rendais à cheval à une petite ville où je devais prêcher. Je portais derrière moi, sur la selle de mon cheval, une modeste valise, renfermant quelques effets et une somme d’agent assez ronde, sept cent et quelques francs.
Un voleur adroit, coupant les courroies de cette valise, parvint à me la dérober sans qu’il m’ait jamais été possible de découvrir où et comment cela s’était fait. Une pensée singulière se présenta alors à mon esprit : Le pays que je traverse est catholique ; si par hasard mon voleur est catholique de naissance, et qu’il vienne tôt ou tard à se confesser, j’ai quelque chance de retrouver mon bien. Tout en me moquant moi-même de cette ridicule espérance, j’y pensais souvent ; et quelle ne fut pas ma surprise, en même temps que ma joie, lorsqu’un beau jour, peu de semaines après le temps pascal [temps où les catholiques doivent se confesser, au moins une fois par an, et ne peuvent recevoir l’absolution de leurs péchés qu’en promettant de rendre ce qu’ils auraient pu voler], je reçus avis du curé de l’endroit où j’avais été volé, que je pouvais faire toucher chez lui la somme même que j’avais perdue. On vous la doit, m’écrivait le prêtre, et je suis chargé de vous la faire tenir.
Une autre fois, je fus volé dans un autre village, tout protestant ; on m’avait pris quatre cent trente francs. Je suis perdu, dis-je à ma femme, il n’y a aucun espoir : il n’y a pas là de catholiques. Mon argent ne revint jamais.
Mgr de Ségur conclut :
Je tiens ces curieux détails de la bouche même du pauvre pasteur Atger. Ils prouvent qu’il y a du bon dans l’Église catholique, quoiqu’en disent les hérétiques et les incrédules, et que la confession peut être utile même à des pasteurs protestants.
Bibliographie : Mgr Gaston de Ségur, Instructions familières, 1864, p. 229-231.
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